La commune de Saint-Gilles est à l’initiative, en juillet 2012, de la création d’une brigade policière « de proximité » dans le cadre d’un dispositif plus large baptisé UNEUS (pour UNion pour un Environnement Urbain Sécurisé). Cette brigade va vite multiplier les violences et les exactions: dents et bras cassés, gifles, insultes racistes ou homophobes, contrôles abusifs, arrestations arbitraires, usage disproportionné de la force sur des jeunes déjà menottés, étranglements ou étouffements… À ces témoignages s’ajoutent ceux des parents : perquisitions sauvages, maman plaquée au sol alors qu’elle ne faisait que « demander ce qui se passait », menaces, notamment lorsque des citoyens évoquent la possibilité de porter plainte ou photographient les abus, humiliations de parents devant leurs enfants etc.
Une réaction va alors se produire dans différents secteurs de la population saint-gilloise, dont va notamment émerger la campagne #STOPUNEUS. Le collectifs des mères va animer pas moins de six interpellations au conseil communal. Ces interpellations seront appuyées par des collages, rassemblements, manifestations, et autres tags. D’abord dans le pur déni, la commune sera obligée d’accepter le principe d’une évaluation externe de la brigade, avant de procéder à sa dissolution pure et simple.
Cette victoire de la mobilisation en octobre 2021 est indiscutable mais fragile. La commune continue à augmenter les pouvoirs des policiers et rien n’a été éclairci quant au sort des policiers qui, dans la brigade Uneus, se sont distingués par leur brutalité, leur racisme et leur sexisme.